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Une grande affirmation de liberté

 

(hommage lors du vernissage du salon Sans Titre - Traits Abstraits 2014 à Ingré)

 

Fabienne Quinsac, qui détestait les étiquettes, ne parlait pas pour elle-même d’abstraction, mais de peinture informelle, ce qui traduisait sa démarche : chercher, toujours chercher, et une fois qu’on a saisi quelque chose, se servir de ce terreau pour planter et faire pousser son art ailleurs, dans d’autres tons, sur d’autres matières, avec d’autres formes.

Fabienne Quinsac - peinture informelleLes tableaux exposés ici (ci-contre : Ascendant) donnent quelques exemples de cette versatilité qui, bien sûr, était aussi une recherche de soi-même. Certains d’entre eux, par leur dépouillement, prennent aujourd’hui une dimension, un sens encore plus cru, car ils illustrent ce dont Fabienne avait fini par accepter de s’approcher, en repoussant sa peur quasiment physique de toucher à une sorte d’extrême sans retour.

Nul ne peut dire quelle aurait été la prochaine étape. Au-delà de l’absence de Fabienne, voici une autre chose qui me manquera cruellement : la surprise sans cesse renouvelée, quand je pénétrais dans son atelier, de ses tours et détours – qui pourtant toujours finissaient par mener quelque part en donnant un sens profond à sa création.

L’art abstrait n’est pas toujours aisé à appréhender, mais il dit bien que s’il y a une vérité de l’être humain en tant que créateur, elle réside dans sa liberté et sa capacité à s’affronter lui-même. Et, pour avoir vu Fabienne évoluer depuis l’aquarelle et ce qu’elle appelait la « figuration libre » jusqu’à ce que vous contemplez aujourd’hui, je crois que son parcours offre une belle et grande affirmation de liberté.

F.M.

 

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